Dans les années 1980, l’URSS est une entité politique multiscalaire, à la fois simple État et superpuissance de guerre froide. L’interaction entre ces deux espaces de projection (national et transnational) met en jeu la capacité des institutions – étatiques et partisanes – soviétiques à configurer la doctrine de l’internationalisme socialiste. Celle-ci, au sens foucaldien du terme, fonctionne comme un double système de contrainte : elle lie l’URSS à un discours particulier, qui lui donne en retour un pouvoir sur les membres du bloc socialiste qui le reçoivent. La réforme de la gouvernance économique de l’URSS avec la Perestroïka doit donc être pensée dans l’impact qu’elle a sur les démocraties populaires autant que dans l’effet retour que cette évolution des principes économiques du socialisme à l’échelle du bloc a sur l’URSS. Cet article s’intéresse à la façon dont l’organisation de coopération économique multilatérale des États socialistes, le CAEM, devient un agent d’une production transnationale de la réforme économique du socialisme dans les années 1980, qui échappe en partie à l’URSS, tout en influençant politiquement et économiquement les marges de manœuvre de celle-ci dans ses propres réformes. L’impossible décorrélation entre principes de rationalité de la gouvernance soviétique à l’échelle de l’URSS et gouvernementalité socialiste de l’économie-monde, construite depuis 1949 à l’échelle du bloc de l’Est, éclaire alors la dimension transnationale des réformes soviétiques des années 1980, dont la mise en œuvre locale ne peut s’affranchir d’une compréhension de leur mise en débat à l’échelle internationale.
Publications
Cette rubrique vise à mieux faire connaître les travaux des enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs de Sciences Po Grenoble - UGA auprès des étudiantes, des étudiants et du grand public. Des billets y sont postés régulièrement sur les thématiques et les domaines de recherche phares de l’établissement.
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Article dans une revue
- Camille Morio
- , Lynda Maurice
Date de la publication : 31/01/2024
Dans le cadre du budget participatif d'Annecy, un porteur de projet avait vu son projet déclaré irrecevable par l'exécutif de la collectivité. Il conteste la décision d'irrecevabilité. Le tribunal administratif de Grenoble rejette la requête au motif que l'acte serait une mesure préparatoire. 1 Première décision portant sur le fond du droit applicable aux budgets participatifs, le jugement commenté propose de qualifier ces outils de consultation ouverte facultative. Cela emporte l'application des principes du droit de la démocratie participative, en plein développement. Toutefois, à rebours de la jurisprudence sur les décisions administratives d'irrecevabilité, la juridiction qualifie de manière très contestable la décision attaquée de « mesure préparatoire ». Ce faisant, elle restreint considérablement la justiciabilité des actes jalonnant les budgets participatifs. L'effectivité de principes encadrant les procédures démocratiques s'en trouve drastiquement limitée. Il est pourtant possible de penser un régime contentieux renforçant cette effectivité. 2 Un budget participatif consiste pour une personne publique à permettre aux habitants de décider de l'affectation d'une partie de son budget, voire de proposer eux-mêmes leurs propres projets. Les premiers budgets participatifs se sont tenus en France dès la fin des années 1990, sous l'influence du modèle de la ville de Porto Alegre au Brésil . Ils ont connu un nouvel élan depuis les élections municipales de 2014. Alors que 6 communes avaient entrepris une démarche de budget participatif en 2014, on dénombre environ 465 budgets participatifs en cours en 2024, à tous les niveaux de collectivités territoriales . D'autres personnes publiques en organisent, notamment des universités . Des propositions sont formulées pour le budget général de l'État, selon des modalités plus spécifiques . S'ils ne vont plus nécessairement de pair avec l'objectif de justice sociale via la redistribution des ressources qui caractérisait l'expérience brésilienne , les budgets participatifs 10/02/2025 Consultation citoyenne sur un budget participatif : les recours possibles -revue Alyoda
Article dans une revue
- Anne Ausfelder
- , Bartolomeo Cappellina
- , Adam Eick
- , Miriam Hartlapp
- , Romain Mespoulet
- , Sabine Saurugger
- , Fabien Terpan
Date de la publication : 01/01/2024
Pré-publication => de travail
- Jérôme Pacouret
- , Emmanuel Marty
- , Emma Orsolini
- , Gilles Bastin
Date de la publication : 01/01/2024
Ce data paper présente une base de données en accès libre permettant d’identifier et de comparer 894 médias français d’information générale qui diffusent leurs informations sur Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) et/ou YouTube. Cette base de données offre un recensement actualisé et étendu des médias actifs sur quatre réseaux socio-numériques (RSN) parmi les plus utilisés pour s’informer en France. Le data paper explicite et détaille les principes et opérations de recensement des médias : en sélectionnant des médias reconnus comme tels par diverses institutions centrales du champ journalistique, aux visions contrastées de ce qu’est un média, notre approche dépasse les limites de l’autodéfinition des médias et de définitions institutionnelles trop restrictives. La base de données comprend les adresses et identifiants permettant d’accéder aux sites et comptes des médias étudiés, mais aussi des données sur leur ancienneté, leur volume de production et leur visibilité sur Facebook, Instagram, et YouTube. Ces données peuvent servir des recherches très variées, qu’elles portent sur un ou plusieurs RSN, et sur la production, la circulation ou la réception des informations.
N°spécial de revue/special issue
- Anne-Sophie Béliard
- , Sidonie Naulin
- , Victor Potier
- , Sylvain Brunier
Date de la publication : 01/01/2024
Article dans une revue
- Franck Petiteville
Date de la publication : 01/01/2024
La diplomatie a été historiquement conçue comme une pratique inter-étatique. Si elle a accompagné le règlement des guerres européennes depuis le XVIIe siècle, sa mobilisation dans le règlement des conflits intra-étatiques que sont les guerres civiles a été plus tardive. Il faut attendre la création des Nations unies, quelques initiatives ponctuelles durant la guerre froide, puis surtout la fin de celle-ci pour voir la diplomatie internationale jouer un rôle croissant dans la médiation des guerres civiles. Ces dernières correspondent toutefois à des conflits souvent violents, décomposés et/ou marqués par de nombreuses ingérences de puissances extérieures (Bosnie, Libye, Syrie,Yémen). Il en résulte que les échecs de sortie de conflit par la voie diplomatique paraissent plus fréquents que les « succès » (Colombie)
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