Unlike the paragons of ecological modernization, techno-solutionism or partisan political ecology, the ethos of those involved in grassroots environmentalism is often characterized by a relative modesty in the way they describe their relationship with ordinary nature. This attitude is the antithesis of the spectacle of the saviour-of-the-planet syndrome (from television producers turned ministers to digital multi-billionaires who constantly set themselves up as enlightened heroes of the ecological cause). What's more, the stranglehold of constraints on the environmental possibilities of post-war fishermen in Sète has not been loosened for the working classes of the 21st century. Nonetheless, certain sections of the working classes continue to have a unique relationship with the environment, driven primarily by the definition of “essential needs” against the industrialization of superfluous production, as well as by the organization of conditions for a dignified subsistence.

L’étang-de-Berre est l’un des principaux sites de raffinage du pétrole en France depuis l’entre-deux-guerres. L’expansion pétrolière a provoqué des conflits avec les pêcheurs dans les années cinquante et avec les syndicalistes dans les années soixante-dix. L’ambivalence de la relation à ce territoire doit se comprendre en reconstituant l’histoire des relations conflictuelles entre l’industrie pétrolière et la société civile organisée, en particulier depuis 1957, lorsqu’une loi nationale a prohibé la pêche et garanti l’usage prioritairement pétrolier de cet étang. Cet article éclaire la manière dont l’industrie pétrolière se repose sur l’Etat afin de protéger et de verdir son image, soulignant que la réglementation environnementale a donné aux compagnies la possibilité de laisser les administrations publiques assurer la communication sur la pollution.

Par le croisement de différentes sources (des archives syndicales et ministérielles et des entretiens menés avec d’ancien·nes agent·es du bâtiment administratif du Tripode, à Nantes), cet article contribue à une histoire sociale des fonctionnaires, encore peu renseignée sous l’angle des atteintes à leur santé. Les enjeux relatifs à la mise en place des comités d’hygiène et de sécurité (CHS) dans la fonction publique y sont discutés dans le contexte particulier des projets de « modernisation » des administrations publiques au cours des années Mitterrand, tout en éclairant la mise à l’agenda du risque amiante auxquels sont exposé·es des fonctionnaires.