Publications

L’usage de la notion de marchandisation est souvent flou et multiforme. Cet article cherche à mieux spécifier la marchandisation en construisant et opérationnalisant une grille d’analyse prolongeant les travaux de K. Polanyi et d’A. Ebner. Il s’appuie sur l’analyse de l’aide à domicile en France, un secteur initialement constitué d’associations et organisations publiques. Cela permet de démontrer que la marchandisation est un processus progressif qui prend plusieurs dimensions cumulatives qui sont la commodification , c’est-à-dire la transformation en marchandise associée à l’introduction d’échanges monétaires, la privatisation, avec l’entrée d’agents privés ayant un objectif d’accumulation, et la marchéisation associée à l’introduction de règles de marchés.

En adoptant une approche relationnelle qui demeure rare dans la littérature sur les réseaux sociaux et les inégalités numériques, cet article examine les formes et l’inégale distribution sociale des usages de neuf réseaux parmi les plus utilisés en France : Facebook, LinkedIn, Instagram, Snapchat, TikTok, Twitch, Twitter, YouTube et WhatsApp. Pour cela, il exploite, à l’aide d’une analyse des correspondances multiples, les résultats d’une enquête par questionnaire conduite en 2022 auprès d’un échantillon représentatif de la population française. Cette analyse montre que des effets de génération, de classe et de genre structurent aussi bien le choix des réseaux utilisés que la manière de les combiner, les motifs de leur utilisation et leur inscription dans des répertoires plus vastes de pratiques informationnelles et politiques. Les générations et les classes se distinguent notamment par la nature et la diversité de leurs usages des réseaux sociaux. Les hommes et les femmes se différencient, quant à eux, par leur investissement dans la production de messages (textes, images et vidéos), en particulier politiques, et par leur assignation à des pratiques plutôt politiques ou professionnelles pour les premiers, et culturelles et de sociabilité pour les secondes. La définition de quatre logiques idéal-typiques d’utilisation des réseaux sociaux permet de situer ces pratiques numériques dans l’espace culturel, politique et social. Ce faisant, cet article contribue à rapprocher l’étude des pratiques numériques de la sociologie des pratiques culturelles, à l’heure où ces pratiques numériques et culturelles sont de plus en plus étroitement mêlées.

Based on the use of multiple sources (trade union, regional public administration, French government), this article contributes to a social history of civil servants, as yet little documented regarding the damage on public workers’ health. It examines the way in which issues relating to the establishment of Hygiene and Safety Committees (CHS) in the public administrations discussed, especially in the context of "State modernization" projects during the Mitterrand years. It also sheds a light on the recognition of asbestos exposure as a problem for civil servants. This article is based on a multi-scalar approach, drawing on both national and local archives, as well as interviews with former employees of the Tripode administrative building in Nantes.

Marketization, a Multidimensional Process : Lessons from the French Home Care ServicesMarketization, as a synonym or as an extension of commodification, is often vague and multifaceted. This article seeks to better specify marketization as an expression of institutional change. To construct and operationalize an analytical framework, we extend the work of Polanyi and Ebner. Our work is based on the analysis of the homecare services in France, a sector initially made up of associations and public organizations. We demonstrate that marketization is a progressive process that takes on several cumulative dimensions : commodification, i.e. the transformation into a commodity associated with the introduction of monetary exchanges, privatization, with the entry of private agents with an objective of accumulation, and marketization associated with the introduction of market rules.Il vous reste à lire 97 % de cet article.

Les associations occupent une place bien particulière au sein de leur territoire, et articulent leurs activités avec les spécificités locales. Comment se construit leur prise en compte des contextes socio-économiques et démographiques pour participer au développement territorial ?

Les OESS (Organisations de l’Économie Sociale et Solidaire), qui concernent les associations, les coopératives, les mutuelles, les entreprises solidaires d’utilité sociale, sont restées longtemps méconnues. Elles font maintenant l’objet d’un intérêt très fort.Ces structures à but non lucratif véhiculent aussi une part de fantasmes : elles sont perçues comme une alternative intéressante à l’économie de marché. Cependant, les pratiques managériales et organisationnelles, souvent similaires à celles des entreprises, ont créé des déceptions et des tensions face au décalage entre les idéaux et la réalité. Ce constat est particulièrement marqué en GRH.Cet ouvrage questionne la fonction RH dans les OESS. Il fait apparaître des situations complexes, impliquant de nombreuses parties prenantes. Il mesure et explique l’écart possible entre l’image des OESS et les pratiques internes. Il met en avant l’importance de la dimension territoriale, des approches collectives, de l’élargissement de la responsabilité des parties prenantes, et de la coopération interorganisationnelle. Il s’achève sur les méthodes utilisées par la communauté scientifique pour diffuser les savoirs et former les acteurs des OESS.Écrit par un collectif de chercheurs-euses du groupe de recherche thématique « RH et ESS » de l’AGRH, le livre intéressera plus particulièrement les chercheurs, les étudiants et les professionnels.

Les OESS (Organisations de l’Économie Sociale et Solidaire), qui concernent les associations, les coopératives, les mutuelles, les entreprises solidaires d’utilité sociale, sont restées longtemps méconnues. Elles font maintenant l’objet d’un intérêt très fort.Ces structures à but non lucratif véhiculent aussi une part de fantasmes : elles sont perçues comme une alternative intéressante à l’économie de marché. Cependant, les pratiques managériales et organisationnelles, souvent similaires à celles des entreprises, ont créé des déceptions et des tensions face au décalage entre les idéaux et la réalité. Ce constat est particulièrement marqué en GRH.Cet ouvrage questionne la fonction RH dans les OESS. Il fait apparaître des situations complexes, impliquant de nombreuses parties prenantes. Il mesure et explique l’écart possible entre l’image des OESS et les pratiques internes. Il met en avant l’importance de la dimension territoriale, des approches collectives, de l’élargissement de la responsabilité des parties prenantes, et de la coopération interorganisationnelle. Il s’achève sur les méthodes utilisées par la communauté scientifique pour diffuser les savoirs et former les acteurs des OESS.Écrit par un collectif de chercheurs-euses du groupe de recherche thématique « RH et ESS » de l’AGRH, le livre intéressera plus particulièrement les chercheurs, les étudiants et les professionnels.

This research aims to understand how French multinational companies take into account the environmental issue and more specifically climate change (SDG 13) in the human resource (HR) management of international mobility (IM), and what changes this entails. We identify five levers that are conducive to an environmental commitment by IM departments: the attractiveness of talent, the desire to align with the company's strategy, the personal convictions of IM teams, the company's image and possible cost reductions. Three typical policies stand out, each with its own advantages and disadvantages. However, the impact of these policies remains limited as long as they only address IM. By approaching the subject in a more strategic way, i.e. by linking it to talent management, the impact of the approach is amplified.

Quality education is one of the UN’s sustainable development goals. In a corporate human resources context, sustainability relates to both employability of the individuals and organizational learning in order to ensure adaptability and innovativeness of the firm.It is the latter field of organizational learning that we focus on. This chapter aims at understanding how and why boundary spanning, leadership and individuals’ predisposition interact to contribute to social learning, digital transformation and hence, future readiness and resilience of an organization. The special case of a German industrial MNE’s corporate learning division deals with an organization responsible for operations in vocational education and training (VET) and technical upskilling and reskilling. Digital transformation requires corporate trainers to acquire new digital competencies and new methods of teaching. The chapter shows with which methods and activities social learning can be enhanced in the context of digital transformation. Thereby, we show managers how to act in post-covid times with a growth mindset to enable culture change towards life-long learning and trust to ensure corporate sustainability.